samedi 17 août 2013

Le bonheur pauvre rengaine de Sylvain Pattieu.

Salut les poulets,

Aujourd'hui, un roman passionnant:

Le bonheur pauvre rengaine de Sylvain Pattieu.



En 1920 à Marseille, les journaux se jettent sur l'histoire tragique d'une prostituée, Yvonne Schmitt.

Dans la première partie, nous apprenons à la connaître. Connaître cette jeune fille qui perd sa mère jeune et dont le père se remarie rapidement avec la marâtre. Sa beauté et son envie de voguer dans des plus hautes sphères la mèneront dans des endroits peu fréquentables mais étrangement, ne lui feront jamais perdre espoir.

Deux autres personnages se présentent également à nous. Yves Couliou, bandit et proxénète, de Marseille, à Paris, aux fins fonds de l'Afrique, il nous décrira sa vie pleine de méfaits et de douleurs.

Ensuite il y a Simone Marchand, La Marchand comme on l'appelle. C'est une femme magnifique, une femme entretenue. Elle s'attache les hommes et en vit. Son coeur, lui, est pris par Fredval. Un jeune homme à l'âme sombre et aux intentions peu honorables. Son non-respect des femmes est révoltant à voir.

Après leurs histoires, l'enquête. L'enquête sur ce meurtre, le bruit qu'il fait dans les bas-fonds de Marseille comme dans les milieux plus aisés. Elle a eu le malheur de mourir entre les deux ce qui ne plaît nullement à l'opinion publique.

Ensuite, la prison. La folie d'un homme, ses espoirs minables et ses essais ridicules pour s'en sortir. Une descente vers l'enfer méritée?

Voici une histoire des plus mystérieuses, n'est-ce pas? C'est pourtant d'une histoire vraie qu'il s'agit, tous les personnages ont existé et les faits sont avérés. L'auteur, qui est aussi historien, a habillement mêlé fiction et réalité, avec une telle justesse que tout sonne juste. Son écriture, poétique et noire, fait presque froid dans le dos. Je me suis sentie sale et dégoûtée par tant de violence. Il nous plonge dans cette ville des années 20 et nous en apprend plus sur la vie pendant la guerre ainsi que ce qui résultent de tant de départs et de morts. La ville change, certains en profitent mais une fois les hommes revenus, tout se bouscule. Nous côtoyons des hommes sans fois ni lois, des femmes de petite vertu, des bandits sans coeurs qui ne reculent devant rien pour se faire un peu d'argent et jouer les gentleman. Nous assistons à des cambriolages, des meurtres. Nous voyons des pauvres filles se faire mettre sur le trottoir par des macs qui n'hésitent pas à les rouer de coups si elles ne rapportent pas assez d'argent.

J'ai eu pitié, beaucoup. Encore plus par en sachant à quel point tout est juste. Dans ce livre, ce que j'ai adoré, c'est les documents disséminés par-ci par-là. Des documents incroyables qui nous plongent encore plus dans le récit. Des photographies des personnages, des comptes rendus d'interrogatoire, des photocopies de cartes postales, connaître ces gens qui ont vécu il y a presque un siècle de cette manière est juste incroyable. De quoi s'imprégner totalement de l'univers et de nos héros si tristement célèbres. Par une différence de ton et de narration pour chaque personnage, l'auteur a réussi à complètement me jeter dans leurs vies sans possibilité d'en sortir.

Du jamais vu. Je crois pouvoir dire que je n'avais jamais vu un roman de ce genre et j'ai apprécié cette découverte. Il plaira à ceux qui n'ont pas peur de se plonger dans la fange, à ceux qui ne ferment pas les yeux devant certaines parties sombres de notre Histoire.

Un grand merci aux Editions Le Rouergue pour cette lecture,

Des bisous!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire